Le 18 mars 1967, le pétrolier Torrey Canyon, armé par une filiale américaine de l'Union Oil Company of California, chargé de 121 000 tonnes de pétrole brut, s'échoue entre les îles Sorlingues et la côte britannique.

Le Torrey Canyon en train de sombrer - Crédit photo : Marines EditionsLe Torrey Canyon en train de sombrer - Crédit photo : Marines EditionsMalgré une mobilisation de tous les moyens de lutte disponibles, plusieurs nappes de pétrole dérivent en Manche, venant toucher les côtes britanniques et françaises.

En effet, le 10 avril 1967 dans l’après midi,  la pollution atteint la France. Dès le 9, des pêcheurs, en rentrant au port de Perros-Guirec avaient signalé avoir du mazout sur les flotteurs et leurs casiers aux abords des 7 Iles. Cette pollution touche ainsi la France à l’extrême nord de la Bretagne et la réserve d’Albert Chappellier (7 îles) gérée par la LPO depuis 55 ans, et ce, au plus mauvais moment : les oiseaux nicheurs venaient tout juste d’arriver sur zone…

Cet accident fait malheureusement découvrir à l'Europe un risque qui avait été, jusqu’alors, négligé. Il donne naissance aux premiers éléments des politiques française, britannique et européenne de prévention et de lutte contre les grandes marées noires.

L’action de la LPO

Le premier oiseau mazouté (totalement englué) est  récupéré mort le 10 avril, en début d’après midi (un guillemot de Troïl) et le premier oiseau vivant (un pingouin torda) est retrouvé quasiment aussitôt.

Dés le 13 avril des équipes de bénévoles sillonnaient les côtes et notamment celles de l’ile aux moines, de l’Ile Bono, et de l’Ile Plate pour recueillir les oiseaux en détresse.

Grâce à la municipalité de Perros-Guirec, la LPO installe un local dans un hangar sur le port et l’accueil et les soins aux oiseaux sont ainsi réalisés dans des conditions correctes. Les oiseaux sont accueillis, nettoyés à l’huile végétale, séchés, nourris et réchauffés. Ils étaient installés dans des boxes de paille…

Un deuxième  centre est installé à partir du 14 avril, toujours à Perros-Guirec. Sables et rochers ont remplacé la paille utilisé dans l’hôpital des premiers soins.

Quelques jours après les Côtes du Nord (aujourd’hui Côtes d’Armor – 22), le Finistère est, à son tour, touché. Les premiers oiseaux recueillis sont envoyés à Perros-Guirec mais rapidement la S.E.P.N.B (Bretagne Vivante) met en place une structure sur Brest.

On estime que 4500 oiseaux mazoutés ont été récupérés sur les côtes Bretonnes.

Au 02 mai, 651 oiseaux vivants, de 11 espèces différentes (59.9% de pingouins torda, 16.9% de guillemots de Troïl et 15.4% de macareux moines), ont été accueillis et soignés dans les centres LPO installés dans l’urgence sur Perros-Guirec.

Lien vers le CEDRE : http://www.cedre.fr//fr/accident/torrey/torrey.php

Archives de l'INA : http://www.ina.fr/recherche/recherche/search/torrey

L’Homme et l’oiseau – Bulletin trimestriel de la Ligue Française pour la Protection des Oiseaux – Spécial Torrey Canyon– 1er trimestre 1967