L’espace agricole Français représente aujourd’hui 28 millions d’hectares soit environ 2/3 du territoire national. Ces sols constituent la réserve la plus importante en termes de biodiversité : ils concentrent 80% de la biomasse terrestre à la base de nombreuses chaines alimentaires, contribuant à l’aération et l’enrichissement de la terre, facilitant l’infiltration de l’eau et influant la régulation de carbone.
Depuis les années 50, il a été demandé aux agriculteurs d’accroitre la production alimentaire. Cela a entrainé un bouleversement des pratiques agricoles et des milieux par un agrandissement du parcellaire (remembrements), une modification des sols au profit de la production végétale (drainages), le régime de polyculture élevage qui prévalait a disparu au profit d’une spécialisation régionale des types de productions, soutenue par une utilisation toujours croissante des intrants et pesticides provenant de la chimie de synthèse.
Corrélativement, les marges non exploitées (haies, banquettes, mares…) se sont très fortement réduites ; pour les seules haies, entre 2 et 3 millions de km auraient disparus, au cours des travaux connexes aux remembrements.
La population agricole, entre les années 1950 et 2010, est passée de 5 millions à moins de 500 000, avec de fortes disparités de revenus. Afin de répondre aux objectifs alimentaires et environnementaux européens, la France a le devoir de promouvoir une nouvelle agriculture qui soit durable sur le plan social, environnemental et économique. La LPO à travers son combat pour la préservation de la nature est un acteur engagé dans ce changement.
Les oiseaux des milieux agricoles
La sauvegarde de la biodiversité concerne la protection des oiseaux, premiers indicateurs visibles de richesse écologique des milieux. Leur préservation en milieu agricole est une priorité car depuis 20 ans la France a perdu la plus grande part de ses effectifs d’oiseaux nicheurs dans ces espaces (voir courbe). Ce constat très inégal selon les régions, met en valeur l’influence des pratiques agricoles et du remembrement du paysage rural sur l’avifaune, le déclin d’espèces communes étant un signal fort d’urgence écologique.
Pour en savoir plus voir le bilan STOC détaillé du MNHN : Bilan France 2009
Consultez le Manifeste de la LPO pour une agriculture respectueuse de la nature et des hommes.