Classée « en danger critique d'extinction » par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN, 2010), cette espèce a été suivie par observations côtières durant sa migration le long de la façade atlantique française jusqu'en Manche, de juin à septembre. Des engins télémétriques fixés sur certains individus ont permis l'obtention de données plus précises, aussi bien sur les sites de reproduction que lors de la migration.
Dès 2004, D. Oro annonce que le rythme de décroissance de la population de Puffins des Baléares est estimé à 7,4 % par an. Ainsi, le renouvellement des générations ne serait pas assuré et l'espèce pourrait disparaitre avant le milieu du XXIe siècle (Oro et al., 2004).
Les dernières estimations s'élèvent à peine plus de 3 000 couples (Arcos, 2011), pour une population mondiale se situant autour des 25 000 individus.
L'observation simultanée en 2010 de plus de 4 600 individus en baie de Lannion (22), soit près de 30% de l'effectif total (observations du GOB Groupe Ornithologique Breton et du GEOCA Groupe d'Etudes Ornithologiques des Côtes d'Armor ), confirme le rôle clé de la France dans la protection de cette espèce. Dès 2010, la LPO a mis en place un réseau de suivis côtiers dans le cadre du FAME, en s'appuyant sur les réseaux locaux déjà en place. Le Puffin des Baléares est concerné par ces suivis tout comme 29 autres espèces.
Ainsi, en 2010, dans le cadre du réseau mis en place pour le programme FAME, près de 1800 heures d'observations ont été réalisées sur 31 sites côtiers par une centaine d'observateurs. Au total, près de 2 000 contacts avec un ou plusieurs puffins des Baléares ont été enregistrés. La LPO se charge actuellement de centraliser et d'analyser l'ensemble des données afin d'améliorer les connaissances relatives à cette espèce (couloirs de migration, périodes de présence sur nos côtes, zones de repos et d'alimentation).
En 2011 et 2012, la LPO a aussi participé, en collaboration ses homologues espagnols SEO et le CEBC-CNRS, à l'équipement d'individus nicheurs de matériels télémétriques, sur l'archipel des Baléares, à Ibiza. Les données issues des GPS ont permis de mieux connaître les secteurs utilisés par les Puffins des Baléares durant les mois passés en mer, en dehors de la période nuptiale.
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Sources biblio :
- ORO D., AGUILAR J.S., IGUAL J.M., LOUZAO M., (2004). Modelling demography and extinction risk in the endangered Balearic shearwater. Biological Conservation, 116 : 93–102. In OPPEL S., Meirinho A., Ramírez I., Gardner B., O'Connell A.F., LOUZAO M., (2011). Comparison of five modelling techniques to predict the spatial distribution and abundance of seabirds. Biological Conservation
- Arcos, J.M. (compiler) 2011. International species action plan for the Balearic shearwater, Puffinus mauretanicus. SEO/BirdLife & BirdLife International.
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