Depuis plusieurs années, 29 scientifiques indépendants se sont regroupés au sein d'un Groupe de Travail sur les pesticides systémiques pour examiner, les effets de ces insecticides dans l'environnement.
Les résultats de cette analyse seront publiés durant l'été 2014 dans Environnement Sciences and Pollution Research.
La mise en œuvre de ce groupe de travail est la réponse de la communauté scientifique aux inquiétudes concernant l'impact des pesticides systémiques sur la biodiversité et les écosystèmes. Son intention est de fournir un point de vue scientifique définitif pour informer rapidement et améliorer les prises de décision des autorités. Elles devront désormais tenir compte des résultats de cette évaluation d'une ampleur inégalée.
Les résultats montrent que :
- La toxicité s'étend au-delà les études réglementaires.
- La gamme des effets de l'exposition à ces pesticides s'étend donc de la toxicité aiguë (mortelle) à la toxicité sub-létale chronique conduisant à divers troubles.
- Les voies d'exposition dans les écosystèmes sont multiples : la plante, l'air, le sol et l'eau.
- Les individus, les espèces, les écosystèmes et les services éco-systémiques sont négativement impactés. On constate une contamination au-dessus de « la plus basse concentration pour laquelle des effets négatifs sont observés » (LOAEC).
- Les plus affectés sont les invertébrés terrestres, les insectes pollinisateurs, les invertébrés ayant au moins une phase aquatique, les oiseaux, les poissons, les amphibiens et les microbes.
En définitive, et c'est la conclusion de cette expertise, l'usage de ces substances n'est pas soutenable. Il accélère le déclin important et global des invertébrés donc accroît un risque de réduction du niveau, de la diversité, la sécurité et la stabilité des services éco-systémiques. De fait, iIs affectent globalement la biodiversité. Le groupe de travail suggère l'application du Principe de Précaution conduisant à une réduction drastique à grande échelle de leur usage. Demande, bien évidemment relayée par la LPO qui souhaite que ce sujet soit également pris en compte dans le cadre de l'examen de la loi biodiversité.
Ces insecticides représentent actuellement 40% des ventes mondiales. Leur usage est donc très répandu.