Dans ce contexte général de dérèglement climatique, le gouvernement français ne doit pas sous-estimer l'importance globale de ce projet de loi.
À quelques jours du passage en séance plénière à l'Assemblée nationale du texte de loi sur la biodiversité, la LPO organise aux côtés de France Nature Environnement, Humanité et Biodiversité, la Fondation Nicolas Hulot et le WWF une rencontre ce jeudi 12 mars à 10h durant laquelle les organisations présenteront leur analyse concernant les différents titres du projet de loi ainsi que leurs propositions pour lui donner la portée indispensable au regard de l'urgence écologique auprès de Geneviève Gaillard rapporteur du projet (PS), Laurence Abeille (EELV), Serge Grouard (UMP) et Bertrand Pancher (UDI). Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO, s'exprimera au nom des organisations.
La France possède un patrimoine naturel d'une grande richesse, outre-mer bien sûr, mais également en métropole. Or ce patrimoine ne cesse de se dégrader, sous l'action de l'homme. Et pour cause : selon les derniers résultats de l'Observatoire National de la Biodiversité (ONB) qui permettent de suivre l'état et les tendances d'évolution de la biodiversité et de ses interactions avec la société, on apprend que les oiseaux communs spécialistes ont baissé de 21% depuis 1989, que, sur la même période, les communautés d'oiseaux se sont déplacées en moyenne de 4.9km/an vers le Nord, que les populations de chauve-souris les plus communes ont baissé de 57% depuis 2006, que 13 583 ha de prairies ont été perdues par artificialisation entre 2000 et 2006.
En outre, selon l'Indice Planète Vivante (IPV), entre 1970 et 2010, les espèces terrestres ont diminué de 39%, les espèces d'eau douce de 76% et les espèces marines de 39%.
Enfin, le Millenium Ecosystem Assessment (MEA), vaste étude réalisée en 2005 sous la coordination du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), montre que 60% des services écologiques (pollinisation par les abeilles, productivité des sols...) sont menacés.
C'est la biodiversité dans son ensemble qui est donc menacée. Au vu de la taille de son espace maritime (le deuxième au niveau mondial) et de la diversité de ses territoires, en métropole et en Outre-mer, la France possède une responsabilité particulière en matière de préservation de la biodiversité. Il était donc temps qu'une loi nationale lui soit dédiée. La transition écologique ne peut être qu'énergétique au regard de l'impact négatif du dérèglement climatique sur la biodiversité.