Cet événement, organisé par la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux), l’Union Française des Centres de Sauvegarde (UFCS) avec le soutien de la Fondation Prince Albert II de Monaco, se déroulera à la Roche-sur-Yon (Vendée) les 21 et 22 décembre prochains. Les spécialistes européens de l’espèce y discuteront du programme d’élevage en captivité et de l’avenir des jeunes qui naîtront. Au programme : des conférences-débats et la visite d’un des deux centres français de reproduction.

La population française d’Aigles de Bonelli a chuté de 50 % au cours des cinquante dernières années, passant de 80 couples en 1960 à seulement 23 en 2002. L’électrocution, la collision avec les réseaux câblés, le tir (près de 10% des cas), l’empoisonnement, la trichomonose, les dérangements et la destruction de leurs habitats ont entrainé, et causent encore, la mort directe ou indirecte de ces rapaces.
Depuis dix ans, leurs effectifs restent stables et augmentent même légèrement (29 couples en 2010) grâce au traitement de la trichomonose, à la surveillance de leurs aires de reproduction, à la restauration des milieux…

C’est pourquoi, dès 1990, la France s’est intéressée à la reproduction en captivité de cette espèce avec la réalisation d’une première étude de faisabilité et l’importation d’oiseaux. Depuis, l’UFCS a rassemblé des oiseaux de différentes origines qui ont été répartis sur deux centres : celui de Boucieu-Le-Roi en Ardèche et celui de Saint-Denis-du-Payré en Vendée. Ce dernier fera l’objet d’une visite durant ce séminaire. Ces centres ont vu naître des jeunes, mais en nombre trop faible pour envisager de soutenir un programme de conservation de l’espèce en milieu naturel.
Ainsi, le centre vendéen a accueilli les premiers oiseaux en 1995 (6 couples reproducteurs potentiels et 1 couple reproducteur originaire d’Arabie) qui ont donné naissance, depuis, à 8 jeunes (dont un en 2010), et le centre ardéchois abrite, depuis 1994, 3 couples dont 1 qui a élevé 7 jeunes.

Un projet plus ambitieux, à partir de 8 jeunes oiseaux nés en 2004 et confiés par nos collègues espagnols, est en cours au centre vendéen. Un protocole d’élevage spécifique est mis en place afin de contrôler au mieux l’histoire de chacun de ces individus en vue d’obtenir des couples reproducteurs (en captivité la maturité sexuelle semble atteinte vers l'âge de 10 ans). C’est ce programme qui fera l’objet du séminaire, ainsi que l’avenir des jeunes qui naîtront. Il faut savoir qu’en France, pour le moment, le Plan national d’action consacré à l’espèce ne prévoit pas de libération d’individus dans la nature, contrairement, par exemple à l’Espagne qui travaille sur plusieurs projets allant dans ce sens.
L’intérêt d’obtenir des échanges Européens tant sur la reproduction en captivité que sur les techniques de libération paraît donc prioritaire pour l’avenir de ces jeunes rapaces. C’est pourquoi, la France proposera une coordination européenne sur le sujet.

Allain Bougrain Dubourg
Président de la LPO

Renseignements pratiques

Ce séminaire gratuit se tiendra les 21 et 22 décembre à La Roche-sur-Yon (Vendée).
Au programme :
Mardi 21 décembre de 9h à 12h30 : situation de l’Aigle de Bonelli en Europe et sa reproduction en captivité.
Mardi 21 décembre de 14h à 17h : visite
à St-Denis-du-Payré, du centre de reproduction en captivité de Christian Pacteau.
Mercredi 22 décembre : réintroduction de populations d’aigles  / réintroductions : pourquoi et comment ?

L’Aigle de Bonelli : un rapace méditerranéen

De taille moyenne (150-170 cm / poids : de 1,5 à 2,5 kg), ce rapace possède une  silhouette en vol proche, par son envergure et son aspect, de celle du Circaète Jean-le-Blanc. Il partage également avec ce dernier les mêmes milieux. Le plumage dorsal de l’Aigle de Bonelli est brun foncé et le mâle apparaît en général plus clair que la femelle. Le dessous des ailes est sombre avec le bord antérieur blanc. La poitrine et le ventre sont tachetés de flammèches brunes. Son aire de distribution s’étend en Europe du sud, en Afrique du Nord, au Proche et Moyen-Orient ainsi qu’en Asie (majoritairement sur le sous-continent indien). Il affectionne les milieux semi-arides et ensoleillés, typiques des zones méditerranéennes. En France, l’espèce occupe l’arrière-pays de la côte méditerranéenne. Son régime alimentaire reste diversifié et varie selon les ressources disponibles. Il consomme des proies de petite taille comme certains oiseaux (corvidés, pigeons, perdrix, passereaux, goélands ...), des petits mammifères (écureuils, lapins, rongeurs ...) et des reptiles.

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