La LPO invite le grand public, les 1er et 2 octobre prochains, à participer au plus important événement européen de découverte de la migration, crée en 1993 par BirdLife International*, l'EuroBirdwatch. En France, une quarantaine de départements accueilleront plus de 80 animations gratuites, dans le cadre de ces Journées européennes de la migration. Objectifs : permettre aux petits et grands curieux de nature d'observer les oiseaux migrateurs et d'être sensibilisés à leur protection.

Eurobirdwatch 2011Durant tout un week-end, des ornithologues et bénévoles de la LPO et d'autres associations locales feront découvrir au grand public la magie de la migration, à travers des sorties de terrain, des points d'observations, des conférences, des expositions sur des sites emblématiques : Cap Gris Nez (Pas-de-Calais), Ile-Grande (Côtes d'Armor), pointe de l'Aiguillon (Vendée), Cap Ferret (Gironde), col d'Organbidexka (Pyrénées-Atlantiques), camp de migration du Fort de la Revère (Alpes-Maritimes)...

Ces animations permettront au grand public de connaître le réseau migration (www.migraction.net), collectif qui étudie le phénomène migratoire au fil des saisons et qui accueille les visiteurs toute l'année sur 22 sites.

Grâce à sa situation géographique stratégique, à la diversité de ses espaces et à ses conditions météorologiques variées, la France demeure, en effet, une étape incontournable pour des dizaines de millions d'oiseaux migrateurs.

Cet événement sera également l'occasion de sensibiliser le public aux menaces qui pèsent sur ces derniers et aux moyens de les protéger.
En effet, si la migration reste un phénomène fascinant, c'est aussi un périple semé d'embuches : aux obstacles naturels (prédation, tempêtes, reliefs...) s'ajoutent les conséquences des activités humaines (destruction des habitats, infrastructures aériennes, chasse abusive, pollutions chimique et lumineuse).

Or, ces dizaines de millions d'oiseaux, qui parcourent chaque année des dizaines de milliers de kilomètres, ont besoin de migrer pour survivre.
Nous devons donc nous assurer qu'ils pourront effectuer ce périple sans encombre.

Pour trouver une activité dans le cadre de l'EuroBirdwatch, rendez-vous sur : http://eurobirdwatch.lpo.fr/

Allain Bougrain Dubourg
Président de la LPO

*BirdLife International :
Alliance mondiale qui réunit plus de 110 associations dans le monde (2,3 millions d'adhérents et 8 millions de sympathisants). Ce réseau agit pour le développement durable, la protection des oiseaux et de la biodiversité. Le LPO en est le représentant officiel en France.

Records de migration
De distance
La sterne arctique parcourt à chaque migration en moyenne 70 000 km par an entre l'Arctique et l'Antarctique pour un taux de survie annuelle chez les adultes de presque 90 %. Certains individus, munis de géolocateurs, ont même parcouru plus de 80 000 km dans l'année. Dans le Pacifique, les puffins fuligineux effectuent une boucle de 64 000 km en 262 jours en moyenne. Le traquet motteux ou le pouillot verdâtre peuvent parcourir jusqu'à 10 000 km lors d'un trajet migratoire. Une barge rousse a effectué un vol ininterrompu de 11 680 km en 9 jours à travers l'océan Pacifique.
D'altitude
Le record d'altitude en vol est actuellement détenu par un vautour de Rüppell qui a percuté un avion à 11 300 m en Côte d'Ivoire. L'oie à tête barrée traverse l'Himalaya à plus de 10 000 m d'altitude. En Europe, des cygnes ont été signalés à 8 000-8 500 m. L'altitude moyenne en vol se situe entre 1 000 et 1 500 mètres. 90 et 95 % des passereaux et des limicoles migrent à moins de 2 000 m. Beaucoup d'espèces se déplacent entre 100 et 300 mètres.
De vitesse
Les oiseaux en migration sont capables de voler très vite : jusqu'à 389,5 km/h en piqué pour le faucon pèlerin, 100 km/h pour la grue cendrée, 75 km/h pour l'étourneau sansonnet, 71 km/h pour la tourterelle des bois, 69 km/h pour les oies, 58 km/h pour l'hirondelle rustique et 52 km/h pour le pinson des arbres.
De poids
Les passages difficiles nécessitent de faire des réserves de graisse. Les fauvettes des jardins, pesées avant leur traversée du Sahara, peuvent ainsi atteindre 37 g, alors qu'elles ne pèsent habituellement que 18 g.

Stratégies de migration
Les oiseaux migrent grâce à des repères visuels (montagnes, fleuves, côtes) et astronomiques (soleil et étoiles), ainsi qu'au champ magnétique terrestre, selon différentes techniques.
Les planeurs
Utilisé par la plupart des grands oiseaux (rapaces, échassiers), le vol plané est le plus économique en énergie : ils utilisent les courants d'air chaud ascendants pour s'élever sans effort, puis se laissent glisser en descente jusqu'à la convection thermique suivante.
Le vol battu
Utilisé par les petits passereaux, les limicoles et les canards, il est coûteux en énergie mais permet d'être moins dépendant des conditions climatiques et de migrer de nuit, quand les conditions atmosphériques et météorologiques sont plus stables.
Le vol en formation
Les oiseaux migrant en vol battu adoptent des formations en « V » et ils échangent en permanence leurs positions, afin que l'oiseau de tête ne soit pas toujours le même.

Différents migrateurs
Certaines espèces ne parcourent que quelques centaines de kilomètres, d'autres effectuent presque un tour du monde chaque année, tandis qu'au sein d'une même espèce, d'autres encore ne migrent pas de la même façon.
Les longs courriers
Les plus connus en France sont les migrateurs transsahariens, pour la plupart insectivores, prédateurs de poissons ou de reptiles qui hivernent au sud du Sahara (bondrée apivore, sarcelle d'été, hirondelles, rousserolles, hypolaïs...).
Les petits et moyens courriers
Leurs déplacements migratoires sont de l'ordre de quelques dizaines à quelques milliers de kilomètres. Ces espèces, généralement à régime granivore, mixte ou se nourrissant de proies à sang chaud, hivernent dans le sud de l'Europe ou le nord de l'Afrique (chardonneret élégant, rouge-gorge familier, fauvette à tête noire, rouge-queue noir...).
Les migrateurs partiels
Au sein d'une même espèce, seule une partie des oiseaux migre, généralement jusqu'au bassin méditerranéen. Ainsi, les populations scandinaves de gorgebleue à miroir effectuent de très grandes migrations (5 000 km), alors que celles de l'ouest de la France hivernent en général à moins de 1 000 km de leur lieu de nidification, et qu'une partie des oiseaux espagnols est même sédentaire.

Plus d'informations
Pour trouver une activité dans le cadre de l'EuroBirdwatch, rendez-vous sur : http://eurobirdwatch.lpo.fr/
Pour connaître les dernières nouvelles de la migration et les sites qui accueillent du public, consultez www.migraction.net

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06 34 12 50 69 / 01 42 73 56 10 / claire.lux@lpo.fr

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Coordinatrice Éducation à l'Environnement LPO
05 46 82 15 85 / celine.gageat@lpo.fr