Un porte-conteneurs, le Rena, s'est échoué le 5 octobre dernier, sur le récif Astrolabe, réputé pour la richesse de sa faune et de sa flore, au large de l'île du Nord, en Nouvelle-Zélande. Malgré des opérations de pompage rendues compliquées par une tempête, 300 tonnes de carburant se sont déjà déversées dans la baie de Plenty, paradis marin peuplé de baleines, de dauphins et d'oiseaux de mer. 800 oiseaux ont, d'ores et déjà, été touchés par cette catastrophe écologique, sans précédent depuis des décennies en Nouvelle-Zélande.

Rena._Massey_UniversityRena. Massey UniversityEt la situation risque encore d'empirer. Depuis plusieurs jours, l'épave menace de se briser en deux et la coque, endommagée à la proue, de libérer 1 700 tonnes de carburant.

Le dernier bilan de cette marée noire, établi le 14 octobre à 0 heure, révèle que 801 oiseaux, de 30 espèces différentes, ont déjà été récupérés morts ou vivants.

Les principales victimes sont des espèces de haute mer, notamment les Puffinures plongeurs (Pelecanoides urinatrix) 358, les Puffins volages (Puffinus gavia) 198 et les Puffins de Buller (Puffinus bulleri) 92.

Toutes ces espèces (pétrels, puffins, albatros, fous...) s'installent actuellement pour nicher sur les îles alentours, à proximité de la zone de pollution. On estime ainsi qu'environ 10 000 Puffins gris, des milliers de Puffinures plongeurs, d'Océanites frégates et de Puffins volages sont déjà installés sur leur site de nidification.

Par ailleurs, une colonie de plusieurs milliers de Fous niche sur « les White Island » et près de 200 à 300 Manchots pygmés vivent sur la côte, à proximité de la pollution.

Le nombre important de Puffin de Buller, retrouvés morts, est également significatif. Cette espèce ne niche, en effet, que dans les Poor Knights Islands, au nord d'Auckland et à plus de 200 kms de la zone de naufrage, ce qui indique que la zone d'impact a déjà dépassé la baie de Plenty.

La LPO et son correspondant en Nouvelle-Zélande, partenaire de BirdLife International, The Royal Forest and Bird Protection Society, se montrent donc très préoccupés et craignent que des centaines d'oiseaux soient encore touchés par cette catastrophe écologique, qui se produit en pleine période de nidification des oiseaux. En effet, si les adultes disparaissent, les poussins sont condamnés à mourir de faim.

Allain Bougrain Dubourg
Président de la LPO

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