À la veille de la clôture de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable Rio+20, la LPO tirent quelques premiers enseignements.

Le premier objectif était de relancer la dynamique adoptée à l’isRio+20 Conférence des Nations Unies sur le développement durablesue du Sommet de Rio en 1992, renouveler depuis lors de nombreux grands rendez-vous internationaux (sur les sujets Biodiversité, Océans et Forêts en particuliers).

Le second était d’adopter une vision de l’économie verte dans le contexte du développement durable et de l’éradication de la pauvreté qui puisse servir de guide aux États, aux collectivités et aux citoyens, et notamment accélérer la transition énergétique indispensable pour espérer endiguer le changement climatique.

Tout d'abord, une évidence, il y aura beaucoup moins d’avancées significatives qu'en 1992, mais le niveau de conscience et d’implication s’est très fortement développé et les parties-prenantes montrent clairement une maturité nouvelle sur l'ensemble des sujets abordés. Les jeunes dont la mobilisation nouvelle avait surpris en 1992, sont très présents. Ils portent des messages précis et interpellent les gouvernements les incitant à prendre des engagements forts, ces derniers pris par le tourment des crises économiques et financières ne parvenant pas à dépasser leurs réflexes protectionnistes.

Sur la biodiversité, si l’état de la nature avait été l'un des sujets les plus discutés lors du Sommet de 1992, force est de constater que cette préoccupation ne fait plus l’objet d’autant d’égard aujourd’hui. Amaigris lors des négociations de ces derniers jours, le texte présenté aux chefs d’Etat et de gouvernements fait (encore 27 fois !) référence explicite à la biodiversité en réitérant sa valeur intrinsèque mais sans objectifs nouveaux, sans financements originaux ni calendrier précis. Parmi les éléments à retenir l’existence de paragraphes dédiés aux sujets Biodiversité, Forêts, Océans et mers. Si les engagements n’ont effectivement pas l’ambition attendue, les 194 Etats présents réaffirment tout de même explicitement l’importance d’accroître moyens et actions en faveur de la biodiversité. Ils réitèrent leur engagement en faveur de la réalisation des trois objectifs de la Convention sur la Diversité Biologique (conservation de la biodiversité, gestion durable de ses éléments et partage des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques) et demandent des actions urgentes pour réduire la perte de la biodiversité. Ils prennent acte de l'adoption du Protocole de Nagoya sur l'accès aux ressources génétiques et le partage équitable des avantages découlant de leur utilisation, et invitent les parties à ratifier ce Protocole au plus vite. Une référence également sur l’importance de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages), ainsi que sur la création du Comité intergouvernemental de la science-politique sur la biodiversité et les services des écosystèmes (IPBES) insistant sur l’urgence de l'ouverture de ses travaux. Enfin, il est à noter que les thèmes Océans et mers, et Forêts font respectivement l’objet d’une attention particulière, précisant la plupart des grands objectifs attendus, mais toujours sans calendrier ni moyens.

Face au regard critique des pays du Sud, le Président de la République, François Hollande, a réitéré son engagement d’une France exemplaire sur les sujets sociaux et environnementaux, et confirmé la tenue d’une Conférence Environnementale en septembre 2012 qui devra jeter les bases de cette ambition renouvelée.

René DUBOS, grand écologue et auteur du rapport à l'origine des propositions discutées lors du premier Sommet de l'Environnement (Stockholm, 1972), parlait de « Penser global, agir local ». La formule aujourd'hui encore résume l’état d’esprit des ONG, entreprises et collectivités locales qui de plus en plus se parlent et se rapprochent pour relever un défi que les politiques peinent manifestement à prendre en compte à son juste niveau. Si un chemin certain a été parcouru depuis deux décennies, les crises vont malheureusement plus vite que nos progrès et le delta entre le nécessaire et le réaliser risque de s’accroître encore. Il reste encore quelques heures pour inverser la tendance.