Les 28 et 29 juin prochains, le Conseil européen va fixer les priorités pour le futur budget de l'Union européenne (UE) pour la période 2014-2020, dans un contexte de grave crise économique.
Les Chefs d'Etats européens doivent saisir cette opportunité pour aligner cette future programmation budgétaire aux objectifs environnementaux que l'Union Européenne s'est fixés. L'Europe a le potentiel de créer des centaines de milliers d'emplois dans les « secteurs verts » comme les énergies renouvelables, la protection de la nature ou encore les transports durables. Néanmoins cette opportunité risque d'être perdue faute de volonté politique.
Lors du Conseil du 2 mars dernier, les responsables européens avaient affirmé vouloir promouvoir une économie plus efficace dans l'utilisation des ressources, plus verte et plus compétitive. Pourtant, à l'issu de la réunion informelle des ministres des Affaires générales, le 11 juin à Horsens (Danemark) aucun document de travail proposant une vision claire et durable pour l'avenir de l'Europe n'a pu aboutir. S'il a bien été question du budget, les discussions concernant l'amélioration de la qualité des dépenses ont été évitées. Des thématiques aussi cruciales que le lien à établir entre subventions de la PAC et production d'une alimentation saine, ou encore l'usage des fonds structurels pour le développement des technologies vertes plutôt que pour des projets d'infrastructures traditionnels, gros émetteurs de gaz à effet de serre, ont ainsi été mises de côté.
La LPO appelle les Chefs d'Etats européens, et notamment la France, à réaffirmer leur engagement pour une transition vers une économie durable et résiliente, garante de la qualité de chaque euro dépensé. Le Conseil européen doit notamment soutenir :
1. une augmentation budgétaire du Programme LIFE (seul instrument financier européen dédié à la biodiversité) pour qu'il puisse couvrir, par exemple, entre 15 et 20 % des dépenses inhérentes à Natura 2000 en Europe ;
2. le 2ème pilier de la Politique agricole (Développement rural) pour qu'il reçoive 50% du total des subventions agricoles ; c'est la seule solution pour rendre la Politique Agricole Commune durable.
3. qu'au moins 20% des fonds de la Politique de Cohésion soient attribués aux objectifs d'atténuation du climat.
« Le futur budget de l'UE doit créer des « emplois verts » et aider à combler l'énorme dette écologique que nous cessons de cumuler. Plutôt que de gaspiller l'argent des contribuables européens et d'attribuer des subventions nuisibles à l'environnement, les Chefs d'Etat de l'UE devraient saisir cette opportunité pour résoudre à la fois les pressions environnementales et économiques. » Allain Bougrain Dubourg, Président de la LPO.
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