Le printemps 2012 a été marqué par une météo pluvieuse, ceci a fortement influencé le succès de reproduction des oiseaux nicheurs sur les sites gérés par la LPO. Certaines espèces en ont bénéficié, d'autres en ont souffert. En voici quelques exemples.
Réserve naturelle nationale de Saint-Denis-du-Payré
Les intempéries du printemps (plus de 120 mm de précipitation en mai !) ont évidemment contrarié une partie de la reproduction des oiseaux. Pour exemple, les Cigognes blanches nichant autour de la réserve naturelle nationale de Saint-Denis-du-Payré n'ont produit que peu de jeunes. Lors de la journée de baguage des cigogneaux, le 6 juin, ce ne sont que 22 jeunes qui ont pu être bagués, alors que 44 l'avaient été en 2011. Toutefois, cette situation n'entache pas la dynamique favorable de l'espèce en Marais poitevin. (photo : Nidal Issa)
Espaces naturels propriétés de la LPO en marais de Rochefort
La Guifette noire (petite sterne d'eau douce) a connu un succès de reproduction exceptionnel. 12 à 13 couples ont installé leurs nids sur des radeaux flottant au sein des prairies inondées du marais de Fouras, et 20 à 22 jeunes guifettes se sont envolés à partir de la mi-juin. Cela constitue une prouesse pour cette espèce très vulnérable, dont le succès de reproduction dépasse rarement 0,5 jeune par couple, et dont la population nationale est inférieure à 250 couples.
Le râle des genêts sous surveillance (programme LIFE)
Chaque printemps l'installation du Râle des genêts sur les sites de reproduction se fait entre fin avril et fin mai. Les précipitations et les inondations sont arrivées bien trop tard au printemps 2012 et ont sérieusement perturbé la reproduction de l'espèce principalement dans l'ouest de la France. Les résultats des suivis de populations réalisés dans le cadre du programme Life « Râle des genêts » (http://www.life-rale-genets.eu/) indiquent que sur la moyenne vallée de la Charente seulement 3 mâles chanteurs ont été contactés au lieu d'une dizaine habituellement. Sur les Basses vallées Angevines, principal site de nidification en France, les effectifs se sont limités à 170 chanteurs au lieu des 220 recensés depuis plusieurs années. Les inondations de mai ont donc été très néfastes aux populations de l'ouest qui se sont en partie reportées sur les sites du Nord et de l'Est de la France épargnés des inondations tardives. Ainsi sur la moyenne vallée de l'Oise le printemps 2012 a été une année record depuis 1990 avec 26 mâles chanteurs au lieu de la dizaine habituellement recensée.
Réserve naturelle nationale des marais d'Yves : Une année exceptionnelle et prometteuse pour la nidification de l'avocette élégante
Cette espèce a commencé à s'installer timidement en 2006 sur la réserve et cette année ce sont 38 couples qui sont venus nicher. L'espèce étant très fidèle à ses sites de reproduction, la réserve devrait continuer à accueillir un bel effectif chaque année. Le gestionnaire pourra désormais prendre en compte ce paramètre dans sa gestion afin d'améliorer le succès de reproduction. (photo : Fabrice Cahez)
Réserve naturelle nationale de Moëze-Oléron : un maillon essentiel pour la reproduction des sternes
Les sternes ont la particularité de continuer à nourrir leurs jeunes après leur envol et ce, sur le trajet migratoire qui va conduire les familles jusqu'à l'Afrique du Sud, destination la plus au sud connues pour les sternes en hiver (16 000km !). Les sternes caugek et pierregarin se reproduisent sur l'île de noirmoutier, le banc d'Arguin et l'île de Ré. Sur la Réserve de Moëze-Oléron, un banc de sable littoral permet d'accueillir jusqu'à 1200 individus de sternes en juillet - août pour accomplir ce nourrissage pré-migratoire : les adultes vont se nourrir dans le pertuis charentais et reviennent nourrir les jeunes qui les attendent sur ce banc de sable. Celui-ci doit donc abriter des conditions de quiétude importante afin que les sternes accomplissent ce stade de leur reproduction.
Réserve naturelle nationale des Sept-Iles : les fous de bassan (presque) toujours aussi nombreux
La plus grosse colonie française d'oiseaux marins de France a accueilli cette année 20 321 couples de fous de bassan. Ce chiffre impressionnant est en légère baisse par rapport à l'évolution positive de ces dernières années, le gestionnaire suspecte là encore la météo très pluvieuse qui aurait perturbé l'installation des nicheurs. Cette année, 5 jeunes fous nés sur la réserve ont été équipés de GPS grâce à la collaboration avec les scientifiques du CNRS de Montpellier qui permet de connaître leurs déplacements. 4 oiseaux ont bien quitté leur nid et se déplacent au large des côtés Atlantiques : l'un d'eux est déjà en Afrique sur les côtes du Maroc, un autre reste non loin des côtes landaises, et 2 autres se déplacent dans le nord du golfe de Gascogne à la limite du plateau continental. (photo : Gilles Bentz)
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