Récemment, à la demande de la commission européenne, une Commission Scientifique de 20 chercheurs, a conclu que la régulation conventionnelle basée sur des tests de toxicité aiguë (48h à 96h) est « inapte pour évaluer les effets à long-terme des pesticides ».

Produit toxique pour l'environnementCette conclusion a été apportée après une étude des procédures d'évaluation des risques des pesticides dans le cadre de la révision du règlement européen CE 1107-2009 (qui conduit à la délivrance par les Agences des AMM).

Elle a alors proposé d'utiliser le modèle mathématique connu sous le nom de  « Haber's law », autrement dit, elle a ruiné les fondements mêmes des études de toxicités fondées sur le postulat « d'un seuil d'innocuité des faibles doses ».

Tout récemment, c'est Gilles-Eric Séralini, qui, en étudiant l'exposition de rats, par voie alimentaire, démontre, par un suivi long terme, comme l'impose l'écotoxicologie, des effets invisibles à court terme. Or, les Agences ont non seulement admis sans sourciller le « principe d'équivalence en substance », mais aussi ont admis que les études destinées à garantir l'innocuité des OGM, soient seulement à très court terme. Là encore, ce sont les postulats adoptés par les Agences qui sont mis en cause.

Aux yeux de la LPO que faut-il donc réformer ?

  1. Abandonner le postulat, jamais mis en évidence, « d'un seuil d'innocuité des faibles doses » ;
  2. Utiliser des procédures expérimentales en mesure de permettre d'évaluer les effets à faibles doses à long terme, par exemple la procédure « Time To Event » ou « Temps pour observer un Effet » en fonction d'une exposition chronique ;
  3. Sortir du champ du Secret Industriel les études toxicologiques et écotoxicologiques destinées à évaluer les risques sanitaires et environnementaux ;
  4. Respecter le principe scientifique de base de la « Réplicabilité » qui nécessite la publication complète des procédures et des résultats ;
  5. Créer un Institut de Recherche en Santé Environnement pour conduire ce type d'étude, abondé par des sommes forfaitaires versées à l'Etat par les industriels déposant des AMM.

La LPO considère que les sécurités sanitaire et environnementale sont non négociables et exigent des transformations radicales dans les pratiques des Agences. L'avenir de la biodiversité comme de la santé humaine sont à ce prix.