Dans son rapport « Biodiversité : L'Europe sur la bonne voie ?" publié aujourd'hui, BirdLife Europe offre la seule évaluation globale sur les progrès de l'Union européenne (UE) pour atteindre les objectifs fixés dans la Stratégie Biodiversité 2020, qui vise à enrayer la perte de biodiversité et des services écosystémiques de l'UE d'ici 2020. Malheureusement, le constat est particulièrement alarmant.
Les conclusions de BirdLife Europe sont sans appel : à moins que l'UE ne supprime les subventions nuisibles dans les secteurs de l'agriculture, de la pêche, des transports et de l'énergie et qu'elle augmente les financements pour la conservation de la nature, les gouvernements européens risquent de mettre en péril toute la stratégie.
En effet, que ce soit pour la protection des espaces ou des espèces, la sauvegarde des forêts ou des ressources halieutiques, les moyens financiers mis en œuvre sont dérisoires par rapport aux objectifs prévus, quand ce ne sont pas simplement les Etats européens eux-mêmes qui font blocage à la mise en œuvre du plan prévu.
Ariel Brunner, Chef de la Politique à BirdLife Europe affirme « Les gouvernements européens ont besoin d'investir dans l'environnement maintenant et d'arrêter d'écouter les lobbyistes récalcitrants ». Il poursuit « Prendre de mauvaises décisions dans les négociations en cours concernant le budget de l'UE et la réforme de la Politique agricole commune (PAC), c'est prendre le risque de faire échouer la Stratégie ».
Pour BirdLife Europe, la solution se trouve dans une réforme de la Politique commune de la pêche (PCP) (5) et de la PAC (6), ainsi que des négociations pour le prochain budget de l'UE 2014-2020 qui prêchent pour des investissements en faveur de la biodiversité et des écosystèmes.
La Stratégie de l'UE a correctement identifié les actions nécessaires et les preuves amenées par BirdLife démontrent que quand les mesures adéquates sont prises, les résultats suivent (1). Il est encore temps de sauver notre patrimoine et les écosystèmes dont dépend notre vie, mais le temps presse et les décisions qui seront prises dans les 18 prochains mois seront cruciales.
BirdLife Europe est un réseau de 45 organisations nationales de conservation dont la LPO fait partie. C'est également un leader dans le domaine de la protection de l'oiseau. L'approche unique de BirdLife Europe du local au global lui permet d'agir sur le long terme et d'avoir un impact important sur la conservation pour le bénéfice de la nature et des hommes.
Documents
- Communiqué de Presse (pdf)
- Rapport Birdlife - On the road to Recovery (pdf - anglais)
- Résumé du rapport (pdf - français)
Contacts
Ariel Brunner, Head of Policy,
BirdLife Europe
Tél : +32 (0)2 238 50 92
Email: ariel.brunner@birdlife.org
Sophie Herbert, EU Nature Policy Officer
BirdLife Europe
Tél : +32 (0)2 541 07 80
Email: sophie.herbert@birdlife.org
Caroline Jacobsson, Head of Communications & marketing
BirdLife Europe
Tél : +32 (0)2 238 50 94
Email : caroline.jacobsson@birdlife.org
Images and graphics :
Caroline Jacobsson, Head of Communications & marketing
BirdLife Europe
Tél : +32 (0)2 238 50 94, email: caroline.jacobsson@birdlife.org
- Télécharger le rapport complet "Biodiversité : l'Europe sur la bonne voie ?" - Evaluation de BirdLife sur les progrès de l'UE pour atteindre les objectifs de la stratégie biodiversité 2020
- Télécharger le résumé du rapport
- Les 6 objectifs de la Stratégie de l'UE pour la biodiversité sont : 1. Appliquer pleinement les Directives « Oiseaux » et « Habitats-Faune-Flore », 2. Préserver et améliorer les écosystèmes et leurs services, 3. Renforcer la contribution de l'agriculture et de la foresterie à la préservation et à l'utilisation durable de la biodiversité, 4. Garantir l'utilisation durable des ressources de la pêche, 5. Lutter contre les espèces exotiques envahissantes et 6. Contribuer à enrayer la perte de biodiversité au niveau mondial.
- Le site de la Commission européenne sur la Stratégie de l'UE pour la Biodiversité
- Aux côtés de la Politique agricole commune (PAC), la Politique commune de la Pêche (PCP) est l'autre grand facteur d'effondrement de la biodiversité. 75% des stocks de poissons européens sont surpêchés et l'industrie de la pêche inflige des dommages collatéraux sur les écosystèmes marins, y compris les oiseaux marins et la faune maritime. Les propositions de réforme progressistes ont rencontré une résistance qui ignore que le futur de ce secteur dépend de la santé des océans.
- L'agriculture intensive et la conversion des terres sont des facteurs significatifs de la perte de biodiversité européenne. Les habitats et les espèces des milieux agricoles sont dans un état alarmant et continuent de se dégrader – et avec eux les sols, l'eau et le climat, soit les pré-requis pour la sécurité alimentaire et le bien-être humain. Plus de 50 milliards d'euros sont dépensés tous les ans par l'Europe en subventions et ceci principalement en faveur de pratiques agricoles fortement utilisatrices de produits de synthèse (intrants, phytosanitaires, antibiotiques) néfastes à l'environnement. L'actuelle réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) est probablement la dernière chance de l'Europe de justifier les subventions agricoles en les réorientant vers la fourniture de biens publics, y compris la conservation de la biodiversité.