Si la crainte d'une vaste marée noire s'est dissipée peu à peu après le naufrage spectaculaire mercredi 5 février survenu sur une digue d'Anglet (Pyrénées- Atlantiques), d'un cargo espagnol, Luno, son impact sur la biodiversité marine est loin d'être écarté !

crédit photo : LPO Aquitainecrédit photo : LPO AquitaineVictime d'une avarie électrique et pris au milieu des vagues allant de 6 à 8 mètres, le navire espagnol de plus de 3000 tonnes a été littéralement coupé en deux en heurtant la côte. Un choc qui a mis en péril les douze personnes bloquées à l'intérieur, avant qu'elles ne soient héliportées.

Selon la préfecture, le réservoir contenait 127 000 litres de fuel, soit l'équivalent de quatre camions-citernes d'essence.

Le plan Polmar, dédié à la lutte contre la pollution marine a été déclenché dans la foulée et Frédéric Cuvillier, ministre des Transports, s'étant rendu sur place, a souhaité rassurer l'opinion publique sur le fait que les risques de pollution massive ont à priori été écartés. Le navire marchand ne contenait en effet que le gasoil nécessaire à sa propulsion. Pour autant la houle hier soir n'a pas encore permis de vérifier l'état des réservoirs. Et si des ceintures de protection flottantes ont été installées par les affaires maritimes, le maire d'Anglet, inquiet, a déclaré que "le risque de pollution est réel".

La LPO Aquitaine et son centre de soins ont été prévenus et ont lancé leurs réseaux d'observateurs via le réseau Faune Aquitaine.

Pour l'heure, la LPO s'inquiète des impacts collatéraux que ces 127 m3 de fuel vont générer sur la biodiversité. Chaque tempête rappelle à la mémoire les dégâts causés par les cargos Erika, Prestige, David Caldwell, Nano, Romulus, Virgo, Appollonian-Wave, Ruben...

La LPO reste vigilente et solidaire de toutes les professions liées de près ou de loin à la mer, et qui risquent, elles aussi de payer un large tribu à ce type de catastrophe maritime. Les marins étant maintenant en sécurité, il faut poursuivre les efforts pour sécuriser l'épave.

La LPO demande aux pouvoirs publics de poursuivre l'engagement de l'ensemble des moyens indispensables afin d'éviter les conséquences désastreuses du démantèlement de la coque et de son contenu.

Combien de navires brisés faudra-t-il encore pour que l'on prenne enfin en compte le patrimoine naturel de nos côtes européennes et de nos océans ?

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Carine Brémond
Attachée de presse LPO France
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Catastrophes et pollutions : Les actions de la LPO