La LPO et BirdLife International en appellent à la Commission Européenne afin qu'elle intervienne en faveur des oiseaux lors de la Conférence de Quito.
La priorité : interdire le Diclofenac et les munitions en plomb.
Des négociations d'une importance cruciale se déroulent en ce moment à Quito, en Équateur, dans le cadre de la 11e Conférence des Partis à la Convention sur les Espèce Migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS COP11). Objectif : trouver un accord international afin de stopper l'empoisonnement des oiseaux.
Les « mesures pour prévenir l'empoisonnement des oiseaux migrateurs » portent sur l'ensemble de la biodiversité et mettent en cause les pesticides, l'utilisation d'appâts empoisonnés, l'utilisation de médicaments vétérinaires ou encore l'utilisation de munitions en plomb.
Les deux principales questions litigieuses visent à l'interdiction de l'utilisation de munitions en plomb et du Diclofenac (un médicament vétérinaire fortement toxique pour les vautours et les aigles).
« Nous attendons de l'UE qu'elle soutienne l'interdiction complète tant sur l'utilisation de munitions toxiques que sur celle du Diclofenac » – déclarent Ariel Brunner, responsable de la politique de l'Union Européenne sur l'avifaune en Europe et Allain Bougrain Dubourg, Président de la LPO. Ils ajoutent : « des alternatives dans les deux cas non-toxiques sont aisément disponibles et rien ne peut justifier l'utilisation continue de substances dangereuses ».
Le plomb est un métal toxique aussi dangereux pour les humains que pour les oiseaux. Il a été retiré des peintures et de l'essence, mais se retrouve dans la nature en raison des munitions utilisées par des millions de chasseurs à travers le monde. Le mois dernier, 30 experts éminents sur la faune et la flore européennes et la santé humaine ont publié un bilan accablant sur les dangers du plomb. Ils appellent à une élimination progressive des munitions en plomb, rejoignant ainsi les déclarations des scientifiques américains.
Certains pays n'ont pas attendu : le Danemark, par exemple, a interdit l'utilisation des munitions en plomb pour les tirs dès 1996. Les chasseurs danois se sont montrés favorables et n'ont constaté aucune baisse de leur activité en raison de l'interdiction.
Le Diclofenac, médicament anti-inflammatoire, est extrêmement toxique pour les vautours et les aigles qui se nourrissent sur les carcasses de bétail. Son utilisation a quasiment anéanti les populations de vautours d'Asie du Sud dans les années 90.
La perte drastique des rapaces en Asie, n'a pas seulement conduit à l'extinction de ces magnifiques espèces, mais a généré des impacts économiques sans précédent. Ainsi, les carcasses non consommées ont conduit à une explosion de la population de chiens errants déclenchant une épidémie de rage.
Si l'usage du Diclofenac est actuellement interdit en Inde, au Pakistan et au Népal, il reste pourtant autorisé en Europe et dans plusieurs pays africains
Dans ce contexte, la LPO, qui se fait l'écho du réseau BirdLife, réclame que l'Union Européenne impose des changements drastiques en matière de règlementation afin de suspendre l'usage de produits néfastes pour l'avifaune.
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