Le projet d'Agence française pour la biodiversité (AFB) vient de faire l'objet d'un colloque fondateur à Strasbourg les 21 et 22 mai : « L'agence française pour la biodiversité, quel projet commun ? ». Retour sur les principaux enseignements de ces deux journées dont les grandes lignes seront à nouveau débattues au Sénat début juillet dans le cadre de l'examen du projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages.

L'agence Française pour la Biodiversité, quel projet commun ? - Conférence Nationale, Strasbourg - Crédit photo : LPOL'agence Française pour la Biodiversité, quel projet commun ? - Conférence Nationale, Strasbourg - Crédit photo : LPO

Plus de 300 professionnels (services de l'État, collectivités, ONG, organismes scientifiques, représentants socio-économiques et un panel de citoyens), ont répondu à l'invitation des préfigurateurs de l'Agence française pour la biodiversité les 21 et 22 mai.

Pour rappeler leur attachement à ce projet essentiel qui consiste à déployer, coordonner et mettre en perspective les politiques en faveur de la biodiversité (à l'instar de l'Ademe qui avait été pris en exemple par le Président de la République lui-même). Pour poser les conditions de sa réussite, et rappeler enfin les manques à 6 mois seulement de sa mise en œuvre (1er janvier 2016).

Pour la LPO quatre grands enjeux doivent désormais être pris en compte :

Des enjeux de périmètre d'intervention : les agents de l'ONEMA vont constituer plus de la moitié des équipes de l'AFB entrainant un prisme déséquilibré vers les milieux aquatiques ; la mer est prise en compte par l'intégration de l'Agence des aires marines. La LPO rappelle l'urgence de ne pas abandonner l'intégration de l'ONCFS au sein de l'AFB, pour lui donner les compétences et lui permettre d'intervenir aussi en faveur des milieux terrestres.

Des enjeux de gouvernance : la LPO souhaite que la composition du Conseil d'administration de l'établissement public soit resserré autour de l'Etat et des collectivités, avec un ou deux postes issus du futur Comité national de la biodiversité représentatif de la société civile (5 collèges).

Des enjeux territoriaux : la LPO attend le renforcement du rôle des collectivités. L'efficacité de l'Agence dépendra de son appropriation par les territoires. Il ne parait pas souhaitable de laisser chaque région s'organiser de manière distincte et non coordonnée. Un socle commun (forme juridique, organisation, moyens) sera garant d'une efficacité sur l'ensemble du territoire.

Des enjeux de moyens humains et financiers : nous rappelons enfin que les préfigurateurs ont annoncé des besoins à hauteur d'au moins 400 M€/an pour que l'Agence fonctionne. Il n'y a aucun moyen supplémentaire confirmé à ce jour (attendus dans la Loi de finances 2016). L'AFB ne peut être la somme des 4 établissements pré existants fusionnés, qui plus est en élargissant leurs missions. Les Agences qui fonctionnent sont celles qui ont des moyens dédiés : Agences de l'Eau, Ademe…

Pour Allain Bougrain Dubourg, Président de la LPO « les associations environnementales à l'origine de ce projet il y a plusieurs années déjà, ont contribué et contribueront encore à sa réussite. L'Agence ne doit pas chercher à tout faire en direct, mais s'appuyer sur les forces vives du territoire. Les associations, déjà actives sur le territoire dans le domaine de la préservation et de l'éducation à la biodiversité, seront au rendez-vous ».

« La LPO se réjouit de l'esprit collectif de l'appel de Strasbourg qui a conduit l'ensemble des participants à appeler le Président de la République et la Ministre en charge de l'Ecologie à dégager les moyens humains et financiers indispensables à l'épanouissement de cette nouvelle Agence Française pour la Biodiversité ».

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