La directive Oiseaux, reconnue dans l’Union européenne comme l’un des outils de protection de la nature le plus innovant et le plus efficace, a un impact positif considérable sur la protection des espèces d’oiseaux les plus menacées en Europe, comme le confirment des études menées par la RSPB[1], BirdLife international et l'Université de Durham.
Ces recherches, publiées aujourd’hui dans le journal Conservation Letters, montrent que la protection effective d’une espèce menacée dépend en grande partie de son classement dans les annexes de la Directive Oiseaux : ainsi, un oiseau listé dans l’annexe 1 (réservée aux espèces les plus menacées) bénéficiera d’une meilleure protection.
L’étude montre également que les espèces listées dans l’annexe 1 se portent mieux dans les pays qui sont membres de l’UE depuis longtemps. Le Dr. Fiona Sanderson, auteur principal de la publication, explique : « Nous avons analysé des données sur toutes les espèces d'oiseaux nicheurs de l'Union européenne. Nos résultats confirment que les espèces ayant le plus haut niveau de protection en vertu de la directive Oiseaux, comme le Pélican frisé, la Spatule blanche, le Vautour fauve et le Flamant rose, sont plus susceptibles de voir augmenter leur population, et que ces résultats sont les plus flagrants dans les pays qui sont membres de l'Union européenne depuis longtemps ».
Pour cette étude, les chercheurs ont utilisé les tendances de 415 espèces d’oiseaux de 27 pays européens disponibles respectivement sur le long terme (depuis 1980) et le court terme (depuis 2000). Ils ont ensuite analysé ces tendances au regard de résultats croisés mettant en évidence les avantages de la protection de la directive Oiseaux. En utilisant des modèles statistiques permettant d’isoler l’influence d’autres facteurs tels que les changements climatiques ou la transformation des habitats, les scientifiques ont pu montrer que la majorité des espèces dépendent directement de leur niveau de protection par la directive européenne.
Pour Paul Donald, qui figure parmi les auteurs de cette étude, « cela prouve que, malgré le changement climatique et une perte des habitats sans précédent, les oiseaux protégés par la directive Habitat sont plus à même de prospérer encore aujourd’hui ».
Depuis 1980, bon nombre d’espèces nicheuses en France métropolitaine, et listées dans l’annexe 1 de la directive, ont vu leur population augmenter : à titre d’exemple, suite à diverses actions de conservation notamment portées par les associations, la Cigogne blanche a vu sa population augmenter d’une trentaine à plus de 1800 couples aujourd’hui, tandis que celle du Vautour moine, espèce qui avait disparu au début du 20e siècle, compte aujourd’hui 24 couples.
Allain Bougrain Dubourg, Président de la LPO le souligne : « Au regard de toutes les preuves qui attestent de l’efficacité de ces dispositions et de la forte mobilisation des citoyens européens, la Commission européenne a le devoir de s’assurer que la directive Oiseaux sera maintenue. Ces mesures sont essentielles pour la protection de la nature en Europe et pour ses administrés et elles ne doivent pas être remises en cause. Il est temps de prendre conscience de leur importance et de les renforcer pour protéger d’autres espèces ».
Pour rappel : le 30 avril 2015, la Commission européenne avait lancé une consultation publique sur les directives Oiseaux et Habitats, véritables piliers de la protection de la biodiversité en Europe. Suite à une mobilisation des plus grandes associations de protection de la nature, relayée en France par FNE, la LPO et le WWF France à travers la campagne Nature Alerte, plus de 520 000 personnes se sont prononcées pour le maintien de ces directives.
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Antoine Cadi
Directeur Pôle RECP
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[1] La Royal Society for the Protection of Birds/BirdLife en Royaume-Uni est la plus grande association de protection de la nature en Grande-Bretagne.