Le Président de la République, accompagné par le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, et la ministre en charge de l’écologie, Ségolène Royal, a reçu hier les ONG (notamment le WWF, le RAC, Greenpeace, Care France, Coordination Sud, Action contre la faim, le Secours Catholique, la Fondation Nicolas Hulot, France Nature Environnement, Humanité et Biodiversité et la LPO). Retour sur les temps forts de cette réunion.
Côté bonnes nouvelles, le Canada revient dans le jeu des négociations en annonçant des financements importants. L’Australie et le Royaume Uni se montrent ambitieux, de même que l’Afrique du Sud. Les États Unis semblent bien présents, par la voix de John Kerry, moins sur la réserve qu’il y a quelques semaines encore. Les difficultés viennent entre autres de l’Inde (pays dont le développement et les émissions augmentent fortement et seul pays du Commonwealth à ne pas avoir signé l’accord). Et bien sûr des pays producteurs de pétrole qui n’ont pas fait part de leurs engagements.
Le Président de la République a souligné que compte tenu de l’échec de Copenhague, et dans le contexte international actuel, la Conférence ne peut être un échec. L’accord va aboutir… mais très probablement avec des engagements calés sur des hypothèses supérieures à 2°C. Ce sera un point de départ, sachant que parallèlement certains des pays les plus menacés par les changements climatiques font déjà remarquer que la cible +2°C ne sera pas suffisante pour éviter des catastrophes. Après la première journée lundi 30 novembre où tous les Chefs d’États seront réunis, les négociateurs vont être à l’œuvre toute la semaine… c’est dire l’importance du texte de 50 pages qui sortira puisque c’est sur cette base que les Chefs d’États reprendront la main.
« Ce ne sera pas l’accord du siècle, mais ça doit être l’accord pour le siècle » a conclu le Président de la République.
« À l’heure où chacun reconnaît l’importance de la lutte conjointe contre le dérèglement climatique et pour la préservation de la biodiversité, la LPO regrette le nouveau report sine die du passage devant le Sénat de la loi biodiversité » rappelle Allain Bougrain Dubourg
Très mobilisés, la LPO et BirdLife International rappellent que la COP21 doit permettre de :
Se doter d’un cadre international pour être plus efficaces dans la réduction des émissions de GES
- Mettre en place un dispositif de révision à la hausse des contributions des pays ou, pour le moins, poser le cadre qui permettra d’avancer d’ici 2020. Il est essentiel que les pays se réengagent souvent (idéalement tous les 5 ans) pour accélérer leurs efforts de réduction des GES, en tenant compte des évolutions des changements climatiques et de celles de la science et de la technologie.
- Prévoir un objectif de long terme, comme signal fort sur les changements structurels nécessaires.
- Prévoir des mécanismes d’évolution et de suivi. Le protocole de Kyoto comporte, pour les pays développés, une obligation de fournir un inventaire détaillé de leurs émissions secteur par secteur. Un enjeu pour l’après 2020 est de mieux comptabiliser ces émissions. D’importants progrès scientifiques et technologiques restent à accomplir, notamment pour évaluer la capture du carbone par les forêts et les sols.
Soutenir les pays les plus démunis
- En s’engageant sur une feuille de route détaillée pour atteindre les 100 milliards de dollars d’aide par an d’ici 2020 et s’engager fortement pour l’après 2020.
- En les accompagnant vers un autre modèle de société.
Mais également d’accélérer les efforts de tous sans attendre l’entrée en vigueur de l’accord de Paris en 2020 en particulier :
- En fixant des objectifs de réduction des émissions de GES dans le secteur des gaz réfrigérants et celui du transport international maritime et aérien (>7% des émissions mondiales) notamment ces émissions.
- En cessant les subventions aux énergies fossiles et les rediriger vers les solutions d’avenir. Selon le GIEC, au rythme actuel des émissions, notre « budget pollution » sera épuisé d’ici 2 à 30 ans.
- En luttant contre la déforestation (entre 15 et 20% des émissions mondiales). La convention « climat » a créé un mécanisme pour lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts (REDD+) qui soulève des inquiétudes, la privatisation de zones forestières peut induire l’exclusion de populations autochtones et les projets peuvent aller à l’encontre des objectifs recherchés. Objectif : « zéro déforestation ».
- En transformant le modèle agricole et alimentaire.
- En réduisant la consommation des ressources et les productions de déchets.
- En développant l’accès à l’énergie via le déploiement des énergies renouvelables
- En faisant la promotion de l’efficacité et la sobriété énergétiques
Présente sur le terrain, la LPO œuvre au quotidien pour atténuer les effets négatifs du changement climatique sur la biodiversité au travers de divers programmes. Elle travaille également à la sensibilisation des décideurs et de la société civile. Ainsi, pour diffuser les connaissances sur la biodiversité et le changement climatique, la LPO se mobilise à différents niveaux :
- Organisation du premier colloque international sur les oiseaux et le changement climatique les 9 et 10 octobre 2015, en partenariat avec le Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris ;
- Lancement début juin de l’opération « Un arbre pour le climat ! » avec la Fondation Rocher et l’AMF dans le but de contribuer à mobiliser les français en perspective de la COP21. Dans le cadre de cette opération, les communes, écoles, associations et entreprises de France sont invitées à se mobiliser pour témoigner de leur engagement pour le climat au travers de plantations d’arbres (www.unarbrepourleclimat.fr) , déjà plus de 16 000 arbres plantés !
- Présentation d’une exposition sur l'indicateur « oiseaux et changement climatique » le site du Bourget / Génération 21, animations quotidiennes pendant la durée de la COP.
- Présentation d’une exposition « Biodiversité et changement climatique » sur le site du Grand Palais / Solutions 21, animations quotidiennes pendant la durée de la COP.
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