Le 17 mai 2016, FNE, Humanité & Biodiversité, WWF France et la LPO sont conviés avec d'autres participants à une « réunion d’information et de concertation sur le loup ». Une dénomination technique qui cache une énième réunion du Groupe national loup, groupe auquel les associations ont suspendu leur participation depuis 2014.

Loup - Crédit photo : Denis Simonin / LPO IsèreLoup - Crédit photo : Denis Simonin / LPO Isère

FNE, Humanité & Biodiversité, WWF France et la LPO ne participeront pas à cette réunion parce que :

  • Notre expérience témoigne de l’inutilité dans le contexte présent de notre participation à ces réunions, sinon à cautionner des décisions prises dans d'autres lieux, sans concertation et dans un sens défavorable à une coexistence pérenne avec l'espèce ;
  • Le groupe de travail prospectif sur les conditions de cette coexistence, demandé depuis 10 ans et décidé lors de l’élaboration du plan loup 2013-2017, n’a toujours pas été mis en place trois ans plus tard (alors que le besoin d'élaborer des solutions pérennes et de sortir d'une gestion au fil de l'eau n'a jamais été aussi manifeste) ;
  • Les déclarations et actions ministérielles remettent en cause le statut protégé de l’espèce, notamment par son contingentement, numérique et géographique, avec une nette amplification depuis 2 ans, en autorisant notamment le tir de loups par les chasseurs lors de chasses ordinaires ;
  • Le gouvernement laisse croire que l’abandon de ce statut d’espèce protégée serait une solution alors qu’il correspond à la nécessité présente en l'état de développement de l'espèce, tout en permettant des dérogations ;
  • Lloin de pacifier le débat, condition sine qua non à l’émergence de conditions favorables à la cohabitation, la politique actuelle du gouvernement ne fait que renforcer les demandes démagogiques des opposants les plus farouches à la coexistence, avec une surenchère dans les déclarations ;
  • Le président du groupe national loup, M. Christophe Castaner, a déclaré à la presse en janvier dernier, « assume(r) que les ONG quittent la table du GNL », démontrant une singulière compréhension de l'importance du dialogue ;
  • Aucune des associations n’a été reçue par la ministre de l’environnement qui a rencontré de façon répétée des responsables professionnels agricoles.

Ne constatant aucun signal ministériel, ni aucune décision concrète montrant une inflexion de cette politique à courte vue, FNE, WWF France, Humanité & Biodiversité et la LPO ne donneront pas suite à cette invitation. Si la coexistence avec le loup n’est pas facile, ni se décrète pas, elle ne se construit qu'avec une volonté et des politiques de long terme, absentes pour l'heure. Nos associations poursuivront leur investissement dans ce sens.

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Carine Brémond
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