La LPO porte plainte pour destruction d’une espèce protégée dont il ne subsiste que quelques dizaines d’individus en France.
La préfecture de la région Occitanie a annoncé mardi que deux jeunes Aigles de Bonelli avaient été retrouvés morts dans les départements du Gers et des Landes, tirés en pleine période de chasse à proximité de palombières, ces installations fixes et en hauteur qui servent à chasser pigeons et tourterelles dans le Sud-Ouest.
Les autopsies pratiquées sur les deux cadavres ont révélé la présence de très nombreux plombs de chasse. La LPO porte plainte contre X pour délit de destruction d’oiseaux protégés, passible de 2 ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende.
Des actions de conservation anéanties
Cette espèce vulnérable bénéficie d'un Plan National d’Actions (2014-2023) pour sa préservation. Ces actes intolérables portent une nouvelle fois un lourd préjudice à l’importante mobilisation humaine et financière des nombreux partenaires publics, privés et associatifs, dont la LPO, qui y contribuent.
L’Aigle de Bonelli (Aquila fasciata) est un des rapaces les plus menacés de France, où il ne subsiste qu’une quarantaine de couples concentrée autour du bassin méditerranéen. C’est une espèce sédentaire mais les jeunes de l’année partent à l’aventure en fin d’été pour explorer de nouveaux espaces parfois très éloignés afin d’éviter toute concurrence alimentaire avec leurs parents.
C’était très certainement le cas pour ces 2 individus abattus en région Nouvelle Aquitaine, et qui, d’après leurs bagues étaient nés au printemps 2019 dans le Gard et l’Hérault.
Délinquance cynégétique
Au cours de l’année 2019, les 7 centres de soins de la faune sauvage gérés en France par la LPO ont à eux seuls recueilli 106 oiseaux « plombés », dont 53 appartenaient à 13 espèces différentes de rapaces, alors que ces derniers sont tous légalement protégés dans l’Union Européenne.
Certaines familles d’oiseaux prédateurs comme les rapaces, les hérons ou les cormorans sont parmi les premières victimes de porteurs de fusils irresponsables. Force est de constater que les condamnations sont rarement dissuasives, et le retrait du permis de chasser exceptionnel.
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